La Compagnie des Dauphins - Nager avec les Dauphins - François CECCALDI

LA COMPAGNIE DES DAUPHINS

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Retrouver son âme d'enfant

 

. J’avais déjà eu l’occasion de rencontrer Oline alors qu’elle attendait Ramadan. C’était en novembre 1998. En avril 1999, ayant été informé de la naissance du delphineau, né le 17 décembre 1998, la veille du Ramadan, j’ai décidé de retourner dans le Sinaï, à El Muzeina où Oline vivait à quelques encablures à peine du rivage.

. Le jour de mon arrivée, je me suis mis à l’eau avec palmes, masque et tuba pensant retrouver la sensation de joie et de partage ressentie quelques mois plus tôt. Mais la naissance de Ramadan avait attiré son lot de touristes qui, pour la plupart, n’avaient malheureusement pas conscience des comportements à adopter face à un dauphin et cherchaient à tout prix à toucher la mère et le bébé, voire à s’y agripper. Pendant trois jours, je suis resté volontairement en retrait, pensant que les dauphins viendraient d’eux-même. Je les ai appelés, je leur ai fait des signes, sans résultat. Ils ne m’ont même pas remarqué.

. Je me suis alors remémoré une conversation que j’avais eue avec un plongeur amoureux des dauphins : Wade Doac. Il pensait que ces animaux avaient beaucoup d’humour et que l’un de leurs jeux préférés était de " singer " les hommes. Au moment où je me faisais cette réflexion, Ramadan réalisait une pirouette sur le fond sablonneux. J’ai imité son jeu. Quand je suis remonté à la surface pour reprendre mon souffle, j’ai remarqué que Ramadan m’observait. Il avait l’air étonné. Du moins c’est ce qu’il me semblait. J’ai replongé immédiatement, j’ai fait des vrilles et des cabrioles sous l’eau, perdant ainsi toute notion de l’espace. Ramadan avait totalement disparu de mon champ de vision. Où était-il ? Un léger coup de rostre sur le haut de mon crâne m’a donné la réponse : il était tout simplement au-dessus de moi, et me donnait, enfin, le signal du jeu.

. Chaque jour, je passais quatre à cinq heures dans l’eau à jouer avec le delphineau et le rituel était toujours le même. Quand il sentait la fatigue me gagner, il rejoignait sa mère ou se tournait vers d’autres camarades de jeu, mais dès mon retour dans l’eau, il m’attendait. Pour jouer.

. Merci Ramadan car, grâce à toi, j’ai vraiment retrouvé mon âme d’enfant. Et c’est de cette rencontre qu’est née cette idée de créer " La Compagnie des Dauphins ".

François CECCALDI